dimanche 28 janvier 2018

Eldorado (Saint-Pierre-d'Oléron - 17)


L'un des derniers cinémas encore en activité dans l'île d'Oléron possède une histoire très ancienne.

A l'origine, l'"Eldorado" était une salle de théâtre construite en 1894.

L'établissement se convertit définitivement en cinéma en 1910, avec sa salle de 500 places.

Dans les années 30, un très grand hall est ajouté devant le bâtiment d'origine.

L'établissement poursuit sa carrière sans encombre jusqu'au début des années 80, mais sa fermeture est programmée en 1982, son exploitant envisageant de ne conserver que l'autre cinéma de la ville, le "Familia", dont il était propriétaire...

Une association se constitue pour la sauvegarde du lieu, et réussit à convaincre la municipalité, propriétaire de cinéma, de lui concéder la poursuite de l'exploitation.

Pour pérenniser son activité, des nouvelles salles vont être ajoutées à la salle d'origine.

En 1986, une partie de l'immense hall est utilisée pour créer une salle de 100 places.


L'"Eldorado" en 2005, avec ses deux salles - Remerciements Klaus Weber - allekinos.com

En 2010, une nouvelle grande salle est construite sur une partie libre située à l'arrière du bâtiment, et en parallèle les deux autres salles (200 et 102 places) sont restructurées et gradinées.

La nouvelle salle de 290 places, également en gradins, est équipée d'une scène permettant d'accueillir également des spectacles et concerts.


Le long couloir d'accès à l'entrée du cinéma et son projecteur antique exposé !


Le cinéma "Eldorado", classé art et essai, propose une programmation très dynamique de films grand public et de films de répertoire.

Localisation : Saint-Pierre-d'Oléron (17) - 5, rue de la République

Source des éléments historiques (où d'autres photos sont visibles) : article du site "Les amis du Louxor"

 

mercredi 24 janvier 2018

Brady (Paris 10ème)

Mise à jour du 19 décembre 2023 : le "Brady" semble avoir abandonné sa programmation théâtrale comme en atteste la façade entièrement consacrée au 7ème art...


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Article originel


Aujourd'hui théâtre et cinéma, le "Brady" revient de loin, ayant failli disparaître à plusieurs reprises !

Ouvert le 28 juin 1956 à l'emplacement d'une ancienne "boîte à musique" (flippers et juke-box), le "Brady" est une salle de quartier qui propose à ses débuts une programmation de westerns et de films de cape et d'épée.

On accède par un escalier à la salle tout en longueur de 300 places située en sous-sol.

La taille de l'écran est modeste, car la présence sur le coté gauche de celui-ci de l’escalier menant aux toilettes vient amputer sa taille...

A partir du mois de septembre 1965, le cinéma va se spécialiser dans les films d'horreur et d'épouvante, qui vont devenir pendant de longues années sa raison d'être et son fonds de commerce !

Pour encore plus de frissons, le "Brady" adopte en 1972 la double programmation... 2 grands films à chaque séance !



A partir du début des années 90, le cinéma, dernier survivant des salles spécialisées dans les films d'horreur, est régulièrement menacé de fermeture...

Le sauveur se nomme Jean-Pierre Mocky: en 1994, le cinéaste achète le "Brady", et va y programmer sa prolifique filmographie, tout en continuant à diffuser quelques films d'épouvante...

Le Brady en 1995

Remerciements Klaus Weber - allekinos.com

La salle est refaite à neuf en 1996, et a dorénavant une capacité de 138 places.

Une tentative de rebaptiser le cinéma en "Brady 2000", puis en "Le Brady-L'Albatros" a lieu, mais le "Brady" reste le "Brady" !

Le Brady 2000 - Droits Réservés

Le Brady - L'Albatros en octobre 2008 - Photo © philippe leroyer / Flickr®Licence Créative Commons Attribution 2.0 Générique

 En 2001, pour rentabiliser les lieux, une deuxième salle aux dimensions fort modestes (39 places...) est construite.

A partir de 2009, des spectacles vivants (théâtre principalement...) partagent l'affiche avec les films, même si la façade reste à 100% dédiée au 7ème art.


En 2011, Jean-Pierre Mocky passe la main pour se réorienter vers le quartier latin en jetant son dévolu sur le cinéma "Action-Ecoles", futur "Desperado"...

Aujourd'hui, un nouveau propriétaire exploite le lieu, devenu "théâtre & cinéma" comme en atteste désormais la façade.

La programmation est maintenant entièrement tournée vers l'art et essai.

Photo © Patrick Nouhailler, décembre 2011 / Wikimedia CommonsLicence Créative Commons Attribution 2.0 Générique

Localisation : Paris 10ème - 39, boulevard de Strasbourg

 

dimanche 21 janvier 2018

Arlequin (Paris 6ème)



Ce cinéma a débuté son activité en décembre 1934.

Le "Cinéma-Lux", avec son immense auvent, comportait une salle unique de 500 places, située en sous-sol d'un immeuble appartenant à la Compagnie Parisienne de Distribution d'Electricité.

Document © SIAF/Cité de l'Architecture et du Patrimoine/Archives d'Architecture du XXe siècle - Cliché Anonyme

Document © SIAF/Cité de l'Architecture et du Patrimoine/Archives d'Architecture du XXe siècle - Cliché Anonyme

L'établissement est alors à la pointe de la technique et du confort - la salle est climatisée ! - , et propose également un foyer, un bar et même une brasserie, le "Lumina" !

Document © SIAF/Cité de l'Architecture et du Patrimoine/Archives d'Architecture du XXe siècle - Cliché Anonyme

Sous l'impulsion du cinéaste Jacques Tati qui en devient exploitant, le cinéma, rebaptisé entretemps le "Lux-Rennes", devient le 28 novembre 1964 l'"Arlequin", et programme tout naturellement entre autres les œuvres du cinéaste.

En 1970, le nouveau gérant, la société Parafrance, rénove la façade de l'établissement, ainsi que le hall.

Une nouvelle ère va s'ouvrir pour le cinéma à partir de septembre 1978 : le lieu devient pour de longues années la vitrine du cinéma soviétique en France sous le nom de "Cosmos".

Avec l'effondrement de l'URSS, le "Cosmos" va perdre son fonds de commerce, et va reprendre son nom d'"Arlequin" le 13 janvier 1993, avec une programmation "Art et Essai" dans une salle entièrement rénovée.

L'Arlequin en 1994

Afin d'assurer sa pérennité, le cinéma va s'adjoindre le 29 avril 1998 deux nouvelles salles de 100 places chacune, tout en préservant sa grande salle originelle de 400 places.

Photo © Truus, Bob & Jon too!, avril 2009 / Flickr®Licence Créative Commons Attribution 2.0 Générique

L'entrée vue de la caisse - Photo © Bladsurb,mars 2008 / Flickr®Licence Créative Commons Attribution 2.0 Générique

Le complexe de 3 salles continue aujourd'hui avec bonheur sa carrière, sous la bannière du circuit "Les écrans de Paris".

Localisation : Paris 6ème - 76, rue de Rennes

Cet article est dédié à la mémoire du distributeur et exploitant Simon Simsi, disparu mercredi 17 janvier 2018, qui a notamment relancé la carrière de l'Arlequin en 1993.

 

mercredi 17 janvier 2018

Sonhir (Hirson - 02)

Capture d'écran © Google Maps

Capture d'écran © Google Earth

L'histoire de ce cinéma remonte à l'année 1914.

Peu de temps après son ouverture, le "Rex" est réquisitionné par l'armée d'occupation et est rebaptisé temporairement le "Kino".

Il devient par la suite le "Cinéma Pathé".

Photo libre de droit (Domaine Public)

En 1938, le cinéma est victime d'un incendie, et il est reconstruit l'année suivante en reprenant son ancienne appellation "Rex".

Photo libre de droit (Domaine Public)

Une rénovation de l'établissement a lieu en 1965, avec la modernisation de la salle, qui peut accueillir 850 spectateurs.

La salle rénovée en 1965 © La Cinématographie Française

Le cinéma est racheté par la municipalité en 1982, et après de nouveaux travaux le "Rex" se transforme en un complexe de 3 salles rebaptisé le "Sonhir" - Hirson en verlan ! - qui voit le jour en 1986.

Les dernières rénovations pour améliorer les conditions de confort et de technique remontent aux années 2008 et 2016.

Avec une fréquentation très satisfaisante, le "Sonhir" est un établissement très dynamique, qui propose des séances art et essai, des avant-premières, et des retransmissions de pièces de théâtre et d'opéras.

Localisation : Hirson (02) - 80, rue Charles-de-Gaulle

Merci à Didier Noisy pour la photo de 1965.

 

mercredi 10 janvier 2018

Rex (Paris 2ème)




 Le 9 décembre 1932 s'ouvre sur les grands boulevards le "Rex", un cinéma monumental de 3200 places sur trois niveaux !

Depuis le hall fastueux, des escaliers mécaniques permettent d'accéder aux deux balcons de la salle.

La salle est dite "atmosphérique", du fait de sa voûte étoilée et de ses décors faits de villas espagnoles et de balcons recréant l'illusion pour les spectateurs de se trouver en plein air !

Photo libre de droit (Domaine Public)

Photo © Albert Harlingue / Roger-Viollet / http://www.parisenimages.fr/

Photo © Albert Harlingue / Roger-Viollet / http://www.parisenimages.fr/

Ce cinéma hors-norme propose à sa clientèle les services d'une infirmerie, d'une nurserie et même d'un chenil !

Lorsque survient la seconde guerre mondiale, le "Rex" est réquisitionné par les occupants qui le transforment en "soldatenkino"...


En octobre 1944, le cinéma se débarrasse de ses inscriptions allemandes, et peut rouvrir ses portes  au public, avec une nouvelle interruption entre avril et juin 1945 pour permettre l'accueil des déportés et prisonniers de guerre de retour à Paris.

Photo © Roger Berson / Roger-Viollet / http://www.parisenimages.fr/

Photo © LAPI / Roger-Viollet / http://www.parisenimages.fr/

Le "Rex" continue alors sa carrière de cinéma d'exclusivité, accueillant les avant-premières et les projections les plus prestigieuses !

Photo © LAPI / Roger-Viollet / http://www.parisenimages.fr/

Photo © LAPI / Roger-Viollet / http://www.parisenimages.fr/

Photo © Roger-Viollet / http://www.parisenimages.fr/

Afin de survivre financièrement, ce mastodonte va se doter de nouvelles salles, tout en préservant la salle originelle qui va adopter l'appellation de "Grand Rex".

C'est ainsi qu'en octobre 1974 trois nouvelles salles baptisées Rex 1, 2 et 3 (304, 500 et 85 places) sont construites en sous-sol dans d'anciennes loges d'artistes et dépendances de l'établissement.

L'entrée de ces salles se situe alors sur le boulevard Poissonnière, à droite de l'entrée principale.

En octobre 1983, ce sont quatre nouvelles salles qui sont ajoutées, à l'emplacement d'un ancien entrepôt de chaussures, situé cette fois-ci côté de la rue Poissonnière.

Les salles Rex 4, 5 6 et 7 (200, 235, 100 et 150 places) ont alors une entrée distincte sur cette rue.

Le Rex en 1988

Le Rex en 1988

Le Rex en 1988

 Le cinéma Rex en 1992 - © Roger-Viollet / http://www.parisenimages.fr/

Le Rex en 1997

Le Rex en 1997 : l'ancienne entrée des salles 1 à 3

Le Rex en 1997

Le Rex en 1997 : l'ancienne entrée des salles 4 à 7

Le Rex en 1997 : en fait il ne reste que 6 salles en complément du Grand Rex...

Le "Grand Rex", souvent menacé malgré son classement "monument historique" en 1981 va connaître une nouvelle jeunesse à partir du11 mai 1988, date qui correspond à l'inauguration du concept "Grand Large" réservé à quelques films prestigieux : un écran de 24,90 mètres de longueur et de 11,35 mètres de hauteur pour une surface de 280 m² vient se superposer à l'écran d'origine pour permettre une vision encore plus spectaculaire aux 1200 spectateurs du deuxième balcon, l'orchestre et le premier balcon restant alors fermés lors de ces projections.

Photo © boyan_d, novembre 2008 / Flickr®Licence Créative Commons Attribution 2.0 Générique

La création d'une attraction baptisée "Les Etoiles du Rex", une sorte de parcours dans les coulisses du cinéma, entraîne en septembre 1995 la fermeture de la petite salle "Rex 3".

Aujourd'hui le "Rex" continue sa carrière, et si le cinéma fait souvent relâche dans la salle du "Grand Rex" au profit de concerts et spectacles, la survie de ce lieu mythique reste fragile...

Photo A. Hellmann, février 2016/ Wikimedia Commons -  Licence Creative Commons Attribution-ShareAlike 4.0 International

Photo A. Hellmann, avril 2016/ Wikimedia Commons -  Licence Creative Commons Attribution-ShareAlike 4.0 International


 Vues depuis le 2ème balcon... - Remerciements à Didier Noisy

Au plus près des 3 lettres mythiques... - Remerciements à Didier Noisy

Le "Rex" a inspiré le peintre Claude-Max Lochu...

LE REX,LA NUIT-46x38-2004-HUILE SUR TOILE - © Claude-Max Lochu

Localisation : Paris 2ème - 1, boulevard Poissonnière