dimanche 22 mars 2009

Pathé-Journal (Paris 10ème)


Le Pathé-Journal était la plus ancienne salle de cinéma de Paris... et peut-être même du monde !

En 1896, quelques mois après les premières projections publiques de cinématographe au Grand Café par les frères Lumière, ces derniers achètent un ancien musée de cire près de la Porte Saint-Martin et le transforment en "Premier Cinématographe Lumière".

Le succès public étant au rendez-vous, le lieu devient par la suite le "Cinéma Saint-Denis".

En 1912, le nouveau propriétaire Charles Pathé transforme l'endroit et le rebaptise "Pathé-Journal".

 Le Pathé-Journal en août 1914 - Photo © Charles Lansiaux / BHVP / Roger-Viollet / http://www.parisenimages.fr/

Le Pathé-Journal en juillet 1915 - Photo © Charles Lansiaux / BHVP / Roger-Viollet / http://www.parisenimages.fr/

C'est une salle très étroite et tout en longueur de 20 mètres sur 5, comprenant 200 fauteuils, qui diffuse des actualités.

En 1965, la salle est vendue par la société Pathé, mais conserve curieusement son nom...

Elle s'oriente alors vers les films d'action, avant de sombrer en 1972 dans la programmation de films pornographiques, quartier oblige...

Le 2 mars 1993, c'est la fermeture définitive, et l'endroit devient rapidement un club privé "gay".

Remerciements Klaus Weber - allekinos.com

De nos jours, un banal supermarché de quartier a remplacé le plus ancien cinéma de Paris...

Capture d'écran © Google Maps

Localisation : Paris 10ème - 6, boulevard Saint-Denis


19 commentaires:

  1. Je pense que ce cinéma a abandonné le tout actu avant 1965. Je me souiens y avoir vu en 63/64 des séries "b" européennes : policiers allemands, co-prod franco-italo-yougoslaves sur la résistance entre autres.
    Une autre piste : dans la brochure éditée par la Sté historique du 10ème arrondt (n°5/2006) consacrée aux cinémas du 10ème, il y a une photo de sa façade datant de 1953 avec une affiche peinte pour "Far-West 89".
    Enfin, je me souviens de la caissière dont le guichet donnait pratiquement sur le trottoir et qui m'engueulait en m'expliquant que je serais mieux à l'école qu'au ciné !!!

    RépondreSupprimer
  2. mon commentaire est une question : pourquoi tu donnes pas l'adresse??

    RépondreSupprimer
  3. mes excuses!!!! je viens de la lire l'adresse, cachée sous sa couleur rose!!!!!!!!!

    RépondreSupprimer
  4. http://www.cinematour.com/tour/fo/4926.html fait état du nom Rangers, photo à l'appui. Je suppose qu'il s'agissait du nom du club privé gay ?

    RépondreSupprimer
  5. Ce "club privé" n'en avait que le nom. Le "Rangers" était tout simplement un bordel gay qui passait des films pornos sur grand écran avec des cabines disposées en rang d'oignon sur la droite de l'écran pour faire des cochonneries

    RépondreSupprimer
  6. Je suis allé quelques fois dans cette salle vers 1980 et me souviens qu'elle n'etait pas tres confortable. J'y avais vu notamment un double programme consacré à Bénazéraf avec une reprise de Frustration ( un soft d'avant le X) caviardé de scènes hard n'ayant rien à voir avec l'original. Est ce que le nom " les rangers " ne servait pas aussi pour une salle un peu plus loin et de l'autre côté du boulevard pour l'ex " Far-West" ?

    RépondreSupprimer
  7. Je ne pense pas, le Far-West était devenu je crois "Far_West Vidéoboy"...

    RépondreSupprimer
  8. Ha ce cinéma, que de mystères il représentait pour moi qui passais devant pratiquement chaque semaine en allant et revenant de chez mes grands parents qui habitaient non loin de là rue du Fbg Saint-Martin. Une autre rue jalonnée de cinémas pornos celle-ci aussi dans les années 70, dans mes souvenirs il y en avait au moins 3 entre la mairie du Xème arrondissement et la porte St-Martin. Ce Pathé Journal pourtant j'y étais allé avec mon oncle avant qu'il ne devienne une salle X et j'y avais vu un nanar de série B, peut-être était-ce "Istambul nid d'espions", dont je ne me souviens à peu près de rien d'autre qu'une séquence d'un avion de tourisme qui s'écrase dans un champ. Puis devenue salle spécialisée en films de boules je me demandais dans ma tête de môme, je devais avoir une dizaine d'années ce qu'on pouvait bien montrer à l'écran pour ne pas mettre d'affiche comme dans les autres cinémas. Au début ils montraient néanmoins des photos du film près du guichet, comme dans toutes les salles de France et de Navarre, de femmes à moitié dévêtues mais rien de bien méchant. Puis peu à peu les photos ont laissé la place à des affichettes d'avertissement, annonçant que en raison du caractère particulièrement "osé" du film il n'était pas possible d'en montrer la moindre image. Oulalalalalalaaaaa !!! ça devenait intéressant! rien de mieux pour avoir envie d'aller voir. Mais comme cette perspective m'était interdite, et qu'au fond de moi ça me faisait même un peu peur de rentrer dans ce monde d'adultes je me contentais d'imaginer des choses... sensuelles et romantiques. Si, si. Puis ce sont les titres de ces films qui sont devenus de plus en plus explicites. De "les soldats au garde à vous" c'est devenu "les petites cochonnes" puis "les grandes salopes" puis "les suceuses" puis "les baiseuses" puis toujours plus fort dans la surenchère racoleuse. Avec attention un classement en nombre de "X" que ne renierait pas le guide Michelin avec ses étoiles ou Gault&Millau avec ses toques: le label d'un film comportant jusqu'à six "X" permettait de prévenir le spectateur que le niveau d'intensité de la pornographie y était au paroxysme!. Mais contrairement aux salles du quartier de l'Opéra ou des Champs-Elysées où des films X étaient projetés à cette époque (mi-70'), et oui, et où on voyait des couples entrer, au Pathé-Journal comme dans ses voisins du périmètre Gare de l'est-Porte saint-Martin- Métro Bonne Nouvelle- Bd de Strasbourg on n'y voyait entrer que des hommes seuls à l'allure louche. Puis les années ont passé et j'ai eu enfin la majorité requise pour avoir le droit de pénétrer dans ces antres du diable que représentaient les cinémas porno. Une "première fois" avec mes potes au Midi-Minuit non loin de là, puis une autre au "Strasbourg" juste en face de la Porte St-Denis, puis le Pathé Journal. Glauque de chez glauque, comme au Strasbourg, avec un film archi-nul sans queue ni tête ennuyeux au possible et même pas excitant. Je n'y ai plus jamais remis les pieds, de toute façon la video arrivait, on devait être en 82 ou 83 et sonnait le glas du porno en salle bien que le Pathé Journal fut dans mes souvenirs de familier du quartier un des tous derniers à exploiter le genre.Lorsque le Patté-Journal a laissé la place à un commerce plus convenable, je me suis souvent amusé à imaginer la tête ébahie des clients si ne serait-ce qu'une fraction de seconde une anomalie de l'espace temps avait fait resurgir en lieu et place du rayon surgelés le vieil écran jauni sur lequel la chair s'était étalée sans pudeur durant près de vingt ans...

    RépondreSupprimer
  9. Je viens de faire le rapprochement avec une vieille photo. Mon arrière grand père pose fièrement devant ce cinema, je ne sais l'année. Je crois qu'il s'était associé avec les frères Pathé et qu'il avait perdu beaucoup d'argent...

    RépondreSupprimer
  10. Je suis allé dans ce cinéma fin des années 60 dont ma marraine était la propriétaire. Je me souviens de cette salle étroite toute en longueur et des films de série B. Je cherche une photo de la façade de cette époque. Bien cordialement.

    RépondreSupprimer
  11. Entre 1955 et 1959, nous habitions en haut de la rue du Faubourg Poissonnière et de la rue La Fayette, Caserne de la Nouvelle Francer. Tous les dimanches mes frères et moi allions jusqu'aux Grands Boulevars, surtout la partie populaire des salles pas chers, Bonne-Nouvelle, Saint-Denis, Saint-Martin et Bd de Strasbourg, les cinémas le Pathé Journal, le Far West, le Neptunia et le Brady et l'Eldorado. Que des films d'aventure et des westerns à l'apogée du technicolor. Où et comment retrouver tous les noms des cinémas du 10ème ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Il y en a déjà pas mal sur mon site, voir l'abécédaire "Paris 10è"

      Supprimer
  12. Puisque ce cinéma semble réveiller pas mal de souvenirs, quelques détails de plus . Les plus proches voisins du Pathé Journal étaient , à sa gauche un café, à sa droite un restaurant . Le troquet s'est dénommé un temps " Le Métropolis" (!) et restait ouvert une grande partie de la nuit . Rentrant tôt un matin j'ai aperçu une fois dans la salle une élégante et connue actrice maintenant un peu oubliée. Le restau était le Louis XIV, spécialisé dans le gibier , et fréquenté par une clientèle assez cossue. L'assez large trottoir permettait de se garer, seulement le Louis XIV n'avait pas de vitrine et son aspect complètement fermé plus le fait de voir stationner souvent des Jaguar, Mercedes voire Rolls le rendait mystérieux et le faisait plus ressembler à un club spécial qu'à un endroit à gueuletons . Par la suite il est resté longtemps fermé suite à une assez trouble affaire d'assassinat de la propriétaire . Tout çà ne concerne pas directement le cinéma , mais , dans un quartier maintenant plutôt bobo, se douterait on qu'un petit morceau de boulevard posséde une telle charge d'histoire populaire ?

    RépondreSupprimer
  13. J'y ai vu à ma majorité 18 ans en 1979 mes deux premiers films porno en compagnie de deux copains de lycée et ce fut une partie de rigolade grâce aux vannes d'un des larrons et d'un grec jovial mangeur de pistache assit à côté de nous et qui se marrait à chaque scène de cul.

    RépondreSupprimer
  14. Le "cinéma Saint Denis" n'est pas un ancien musée de cire, ce n'était qu'une boutique. Il y avait par contre un musée de cire au 8 bd Bonne Nouvelle: le "Musée de la Porte St Denis". Les propriétaires, les frères Béguine, proposaient comme attraction des séances de rayons X mais voyant la concurrence il ajoutèrent aussi des séances de cinématographe. Le musée de cire finit par devenir le "cinématographe Théâtre"

    RépondreSupprimer
  15. Je me souviens de la salle Pathé Journal dans laquelle j'ai été émerveillé par le film "Roi des Iles" de Byron Haskin quand j'avais 6 ans... la dissolution de cette salle m'attriste...

    RépondreSupprimer
  16. Pour info supplémentaire, c'est dans cette salle que Roman Polanski et Isabelle Adjani vont se tripoter devant "Opération Dragon" dans le film "Le Locataire"

    RépondreSupprimer