dimanche 19 juillet 2020

Boy's Vidéo Club (Paris 2ème)

Avant de finir en salle spécialisée dans le cinéma pornographique homosexuel, cet établissement situé à deux pas des Grands Boulevards a connu une carrière beaucoup plus prestigieuse.

C'est le 10 mai 1934 qu'ouvre le "Ciné-Vivienne", avec sa salle sans balcon de 563 places, construite en sous-sol à l'emplacement d'un ancien café-concert.

Rebaptisé le "Vivienne", le cinéma propose une programmation de films en exclusivité, et fait partie du prestigieux circuit "Balzac-Helder-Scala-Vivienne".

Un tournant va s'opérer avec la fermeture pour travaux le 10 octobre 1966, et c'est un établissement transformé qui rouvre ses portes le 21 décembre de la même année, sous le nom de "Marotte".

La "Marotte" en 1967 - © Le Film Français / La Cinématographie Française

Avec sa nouvelle décoration intérieure, le lieu devient l'une des salles les plus élégantes de la capitale.

Le confort n'est pas en reste, avec l'installation de fauteuils clubs espacés de 1,12 m de dossier à dossier.

La capacité de la salle est de ce fait ramenée à 309 places.


La nouvelle salle réaménagée en 1967 - © Le Film Français / La Cinématographie Française

Le hall d'entrée est réaménagé, et un élégant et confortable foyer est créé au bas des escaliers d'accès à la salle.

Le nouveau hall en 1967 - © Le Film Français / La Cinématographie Française

Le foyer en 1967 - © Le Film Français / La Cinématographie Française

La carrière prestigieuse du cinéma "Marotte" prend fin dans la seconde moitié des années 70, avec la spécialisation dans le cinéma homosexuel...

Ayant gardé son nom pendant quelques années, le lieu est rebaptisé plus explicitement "Boy's Vidéo Club" en 1982.

Après sa fermeture définitive le 6 décembre 1988, le bâtiment abritant le cinéma est démoli et un nouvel immeuble est reconstruit, avec un parking situé à l'emplacement de l'ancienne salle.

Localisation : Paris 2ème - 49, rue Vivienne

Remerciements à Didier Trevisan.

 

8 commentaires:

  1. Ma photo de la façade du Boys video club en 1989 :
    https://cinemasperdus.blogspot.com/2019/11/paris-le-vivienne.html

    RépondreSupprimer
  2. Merci pour le lien vers cette rare photo !

    RépondreSupprimer
  3. Pour passer de temps à autre par la rue Vivienne à la fin des 70's je connaissais , de l'extérieur, cette salle et sa spécialisation. Mes souvenirs : une rue discrète et une salle à l'air moderne et bien tenue comme il y en avait pas mal en allant vers Opéra. Une précision au vu de la photo du hall d'entrée : sur le mur de droite, avant la caisse, on devine des inscriptions. Il s'agissait d'une petite phrase disant à peu prés : " Connaissons et faisons plaisir à notre marotte, on en sera pas plus malheureux " bien sûr mieux tournée mais dans cet esprit. (dans mes souvenirs brumeux d'il y a quarante ans la phrase était en façade ). Devise qui a pris une signification singulière quand la salle s'est spécialisée dans le porno .Car si Paris comptait alors une flopée de salles X , la pointue spécialisation hard homo ne s'affichait guère , à ma connaissance, qu'à la Marotte et au Dragon à Saint - Germain. Ce qui n'empêchait d'ailleurs pas la clientèle de s'égayer vers d'autres endroits. J'ai par exemple fréquenté le Bosphore, Bd Saint Martin, y allant presque chaque semaine les 2/3 dernières années de son existence. J'y allais pour les films tout public du double programme et n'y ait pratiquement jamais eu de problèmes, mais visiblement la salle avait sa petite notoriété pour les rencontres entre hommes .Peut être en était il de même pour la Marotte avant sa classification X ? Détail amusant : le voisin du Bosphore, le Far-West, était une salle sans risques mais, quelques années plus tard , est devenu un club vidéo gay ( je crois qu'il appartenait au même directeur que la Marotte ). Tout le folklore de ces petits cinoches de quartier !!!

    RépondreSupprimer
  4. J y ai vu la fiancée du pirate

    RépondreSupprimer
  5. J'ai vu dans cette salle une avant première des "10 petits indiens"une adaptation des 10 petits nègres. Avant de revenir plus tard pour d'autres genres de distractions.

    RépondreSupprimer
  6. Je ne vois aucun commentaire de personnes de la communauté gay. J'ai personnellement rencontré et visité cette salle quelques fois dans les premiers mois de 1982 et mes souvenirs sont inoubliables, c'était au plus fort des rencontres "cruising" et j'ai vécu des moments de plaisir homosexuel infini. Il a été visité par de belles personnes. Nous ne connaissions pas encore le SIDA.

    RépondreSupprimer
  7. Qu’est devenu Benoit qui gérait la marotte et un ciné gay porno à Marseille le « Festival » à Marseille

    RépondreSupprimer
  8. Benoit Archenoul est décédé le 20 août 2023.

    RépondreSupprimer